Définition de CONSTANT, ANTE
Prononciation : kon-stan, stan-t'
DÉFINITIONS
1
Qui a de la constance. Constant en amitié.Dans leur juste haine animés et constants
de Pierre CORNEILLE dans Héracl. V, 6
Le peuple romain a été le plus constant dans ses maximes
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. III, 6
Ah ! si tu le voyais, tu serais plus constant à courir sans relâche au bonheur qui t'attend
de Pierre CORNEILLE dans Imit. I, 2
Que si le plus constant et le mieux affermi Se relâche souvent, souvent tombe à demi
de Pierre CORNEILLE dans ib. I, 19
Lui que j'ai toujours vu constant dans mes traverses
de Jean RACINE dans Bérén. I, 4
Suzanne offrit une âme constante à la plus noire calomnie
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Av. Afflict.
Sémantique : Poétiquement.
J'ai d'un coeur invincible affronté la fortune, J'ai vu d'un oeil constant le courroux de Neptune
de Jean de ROTROU dans Bélis. IV, 2
2
Qui a de la constance en amour. Un coeur constant. Un amant constant.Serez-vous constante, madame, dans ces bontés que vous me témoignez ?
3
En parlant des choses.Ô trop constante foi !
de Jean RACINE dans Baj. II, 3
Grands dieux ! combien elle est jolie ! Et pour moi ses feux sont constants
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Qu'elle est jolie.
Comme s'ils croyaient que cette résolution fût ferme et constante
de Blaise PASCAL dans Prov. 10
L'amour constant est comme un lac paisible
de BERNARD dans Art d'aimer, ch. I
4
Qui ne varie pas. Il n'y a rien de constant en ce monde. Vents constants. Une tradition constante.Une assiette ferme et une dernière base constante
de Blaise PASCAL dans dans COUSIN
Sémantique : Terme de mathématiques. Quantité constante, ou, elliptiquement, constante, quantité qui demeure la même, tandis que d'autres croissent et décroissent.
5
Certain, indubitable, bien établi. La chose est constante. Une vérité constante. Il est constant qu'il a dit cela. Il n'est pas constant qu'il ait dit cela.Il faut tenir pour constant que cette proposition est vraie
de René DESCARTES dans Médit. II
Il passe pour constant que....
de Pierre CORNEILLE dans Ex. d'Hor.
Il est constant par le témoignage de cet historien, que....
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. I, 7
C'est une doctrine constante de saint Augustin et de tous les Pères
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Or. 6
C'est une règle inviolable parmi nous de ne permettre les secondes noces à l'une des parties qu'après que les preuves de la mort de l'autre sont constantes
6
Sémantique : En termes d'ancienne pratique, constant s'est employé comme une préposition au sens de pendant. Constant le mariage, pendant la durée du mariage.SYNONYME
1
CONSTANT, FERME. Celui qui est constant reste semblable à lui-même. Celui qui est ferme résiste. Un homme ferme dans l'adversité est celui qui ne cède pas au coup qu'il reçoit. Un homme constant dans l'adversité est celui que l'adversité ne change pas et qui la supporte sans se laisser troubler. Aussi la constance a-t-elle lieu de s'exercer dans la prospérité, tandis que la fermeté veut quelque chose qui nous assaille.HISTORIQUE
1
XIVe s.Ta constant obedience et vraie humilité sont par moy esprouvées
dans Ménagier, I, 6
Entre celles menaces de fortune apparut il si fiers et si constans
de Pierre BERCHEURE dans f° 32, recto.
Et ne font force de tele mort souffrir, et sont constans sans perdre, pour ce, usage de raison
de Nicolas ORESME dans Eth. 79
2
XVe s.Adonc furent les deux amans si prins [touchés], qu'il n'y eut si constant qui ne perdist toute contenance
dans Perceforest, t. VI, f° 55
3
XVIe s.Courage constant
de Michel de MONTAIGNE dans I, 4
Fonder un jugement constant et uniforme
de Michel de MONTAIGNE dans ib.
Une enorme difformité corporelle, vice constant, inamendable
de Michel de MONTAIGNE dans II, 86
ÉTYMOLOGIE
1
Lat. constans, participe présent de constare, se tenir avec, être d'accord avec, être solide (voy. CONSTER).